Quand on se lance dans un projet de relooking d’appartement, on a tendance à vouloir faire table rase pour partir sur du neuf. Il faut pouvoir comparer les meubles et les accessoires pour trouver ceux qui collent à nos envies. Or l’offre des enseignes de décoration est abondante, élaborée pour convenir à de nombreux intérieurs. Bingo ? Pas forcément. Voici 4 arguments anti-tout-neuf !
Le danger de l’effet catalogue
Vous voulez réussir votre déco, mais vous avez un petit budget : forcément, ce qu’on fait tous, c’est d’aller chez Ikea. En boutique comme en ligne, les meubles sont très intelligemment pensés, et mis en scène pour susciter l’envie d’achat.
Ça n’y coupe pas. Vous passez à la caisse… et vous vous retrouvez avec exactement le même mobilier que des milliers d’autres Français.
Bien sûr, vous pouvez utiliser des éléments de décoration pour personnaliser : des affiches originales, des bibelots chinés…
Mais si vous voulez vraiment éviter l’effet catalogue et que vos moyens sont limités, il faut ruser en amont.
Prenez en compte les meubles que vous avez déjà. Y en a-t-il qui, à défaut d’être à votre goût, se sont révélés pratiques ? D’autres que vous aimez mais qui n’iront pas dans votre nouvelle déco (trop basiques, trop démodés) ?
Au lieu de les remplacer par un équivalent plus moderne, réfléchissez à comment les upcycler, c’est-à-dire leur redonner une jeunesse et leur refaire une beauté : vous pouvez les relooker, les assumer, les intégrer dans un mix & match déco… Le résultat peut être bluffant.
Ayez le réflexe seconde main. Il y a tellement de meubles fabriqués, jetés et remplacés. Tellement de meubles délaissés qui donneraient leur pleine mesure dans un salon, une cuisine, une chambre. Tout ce dont ils ont besoin, c’est d’être repérés et un peu relookés. Le tout pour un prix dérisoire.
L’obsolescence programmée en décoration
Est-ce que vous vous souvenez de la mode des cuisines rouges laquées ? Voilà l’exemple type d’une tendance déco qui a flashé et dégringolé à vitesse grand V.
Aujourd’hui, la cuisine gagne des galons comme pièce de vie : on cherche à la rendre plus accueillante, plus chaleureuse, plus naturelle. Les cuisines rouges, plus du tout au goût du jour, peuvent même représenter un obstacle pour une vente immobilière.
(Il faut savoir que, même pour un simple relooking, une surface laquée ne se repeint pas aussi facilement que du bois : il faut carrément passer chez le carrossier).
Pourtant, si ces cuisines rouges vif ont convaincu des milliers de personnes de dépenser des milliers d’euros il y a quelques années, c’est que les enseignes de déco ont bien fait leur travail.
Quand on veut relooker son chez-soi, que l’on n’y connaît rien et qu’on veut être sûr de faire le bon choix, qu’est-ce qu’on regarde ? Les tendances. Et comme on les voit partout, il est facile de se convaincre que c’est la bonne chose à faire.
Jusqu’à ce que les tendances passent, et qu’avec le recul, vous vous rendiez compte que ce choix vous a été soufflé… au lieu de venir vraiment de vous.
Le pouvoir sous-estimé des détails
Quand on élabore un projet de relooking, on pense d’abord en bloc.
Par exemple : ce meuble vasque n’ira pas dans ma nouvelle déco, donc il faut absolument le remplacer.
Sauf qu’en fait, ce n’est pas si simple (et tant mieux pour votre budget). Une pièce bien décorée, ce n’est pas un bloc : c’est un ensemble d’éléments qui se répondent ou s’opposent. C’est un travail sur les couleurs, les matières, les contrastes…
À lui seul, un meuble ne suffit pas à sublimer ou à rater une décoration. Ce qui va surtout être décisif, c’est comment il va être intégré à cette déco.
Un meuble est une base sur laquelle vous pouvez travailler. Vous n’êtes pas obligé.e de le remplacer. Il y a mille façons de donner une nouvelle vie à ses meubles, qu’ils soient mobiles ou fixes. Un coup de peinture, un vernis effet bois, un Ikea Hack, un changement de poignée, de pieds…
Avec de petits moyens, vous pouvez leur offrir une métamorphose extraordinaire.
L’écologie dans tout ça
On critique beaucoup la fast-fashion, mais l’univers de la déco souffre du même mal : aujourd’hui, tout se remplace très vite. On veut refaire sa cuisine tous les 10 ans, on veut décorer en repartant de 0, on se défait de nos meubles comme d’une ancienne collection H&M.
Alors, je ne vous dis pas de récupérer le vaisselier familial qui fait la moitié de votre salon, parce que c’est un fait : aujourd’hui, les logements sont plus petits.
Mais quand on achète tout en neuf par réflexe, on encourage aussi une industrie complètement débridée qui propose un flot continu de meubles et d’objets, construits à partir de matières précieuses surexploitées.
À commencer par le bois : 7 milliards d’arbres sont abattus pour les besoins de l’industrie, ce qui signifie qu’à ce rythme, la totalité des forêts tropicales aura disparu dans 50 ans.
Nos ressourceries, nos greniers, nos caves regorgent déjà de possibilités. Parfois, on a beau chercher, le meuble qu’on voudrait vraiment est neuf. Mais, au moins, tentez l’occasion ou l’upcycling avant de basculer sur du neuf. Vous pourriez avoir de belles surprises.
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